“Ce qui m’intéresse c’est la manière dont l’outil cyber peut être utilisé pour manipuler l’opinion publique”

A 23 ans, Pauline Mortel a un parcours académique riche et éclectique. Passionnée par les enjeux stratégiques et la géopolitique, elle prévoit de valider la mineure du CIENS dont le caractère interdisciplinaire et les enseignements combinant expérience concrète des praticiens et perspective académique lui ont plu d’emblée. 

Très tôt, Pauline se passionne pour l’histoire, la géopolitique et les enjeux de sécurité. Durant son adolescence bordelaise, elle est fascinée par la période de la Guerre froide et ses lectures – le Monde diplomatique, Courrier International – l’incitent à suivre de près l’actualité mondiale. 

Conflits internationaux

Pendant sa double licence en relations internationales et science politique à l’IEP de Bordeaux et en histoire à l’Université Bordeaux Montaigne, Pauline part étudier à l’université de Warwick en Grande-Bretagne dans le cadre d’un échange Erasmus où elle a l’opportunité de suivre un cours sur le rôle des services de renseignement dans les démocraties occidentale. Cet échange où l’accent est mis sur les enjeux de sécurité internationale redouble son intérêt pour les diverses dimensions des conflits internationaux. 

Pour le concours normalien étudiant de l’ENS, son projet de recherche se focalise sur l’influence des représentations géopolitiques sur le réarmement de la Suède, en particulier sur l’île stratégique de Gotland et sur l’adhésion du pays à l’OTAN face à la menace russe. Elle rejoint l’Ecole, au département Géographie et Territoires en 2021, où elle suit les cours du CIENS dont les enseignements dispensés à la fois par des praticiens et des universitaires correspondent en tout point à ses intérêts.

Lors de sa première année de scolarité, elle décroche un stage de six mois à la Représentation Permanente de la France auprès des Nations Unies à New-York qui coïncide avec l’invasion russe en Ukraine. Elle a ainsi l’occasion de suivre de près l’évolution de la situation humanitaire ainsi que les violations des droits de l’homme commises par l’armée russe. Elle découvre aussi à quel point le cyber peut devenir un levier de puissance en termes de désinformation et de déstabilisation de sociétés entières. 

Figures féminines inspirantes

Les cours du CIENS constituent le prolongement idéal à son expérience. Elle apprécie particulièrement le cours de Mélanie Rosselet intitulé “Pourquoi la Dissuasion ?”. Une séance lui reste en mémoire lors de laquelle David Bertolotti, membre de la délégation française ayant négocié l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien de 2015, décrit les dessous des négociations. “Des détails très précis sur les facteurs humains qui influencent les discussions et le contenu final de l’Accord m’ont fortement marquée. J’avais vraiment l’impression de mettre un pied dans les réalités concrètes de la diplomatie.”, dit-elle. 

Au second semestre 2024-2025, elle compte suivre le cours sur l’état de guerre numérique, dispensé par Maïlys Mangin, ancienne chercheuse post-doc du CIENS qui vient d’être recrutée comme maîtresse de conférence en Science politique à l’université de Toulouse. Pour son projet tutoré à réaliser dans le cadre de la Mineure, Pauline envisage de prolonger ce cours en examinant l’utilisation de la désinformation comme outil d’influence par la Russie, notamment dans le cadre de son engagement en Afrique. “Je suis fascinée par la manière dont l’outil cyber peut être utilisé non pas uniquement à des fins de guerre proprement dites, mais également à des fins d’influence sur les populations dans le but de s’immiscer dans les affaires internes d’un autre pays et d’y manipuler l’opinion publique”. 

Consciente que ce domaine reste largement dominé par les hommes, elle trouve la carrière de ces femmes enseignantes qui mêle recherche, diplomatie et sécurité, très inspirantes, ce qui nourrit ses propres réflexions sur son avenir professionnel. Elle hésite encore entre une carrière dédiée à la recherche et un parcours international axé sur la diplomatie et la stratégie. “Une chose est sûre, la mineure du CIENS me sera très utile quel que soit le métier que suis amenée à exercer”, conclut-elle.

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