Jean-Marc Gailis, 25 ans, est en quatrième année au département de géographie à l’École Normale Supérieure (ENS). Passionné par les questions de stratégie et de cyberdéfense, il suit la mineure du Centre Interdisciplinaire sur les Enjeux Stratégiques (CIENS) qu’il prévoit de valider en 2026, après la réalisation d’un projet tutoré.
Dès son plus jeune âge, Jean-Marc aimait comprendre le fonctionnement des ordinateurs et des systèmes informatiques. Devenu étudiant, cette passion s’est transformée en intérêt poussé pour tout ce qui touche à la cyberdéfense, dans sa dimension à la fois technique mais aussi stratégique.
«Ce qui me fascine, c’est la manière dont des actions techniques, comme l’attaque de serveurs ou la manipulation de données, peuvent avoir des répercussions géopolitiques concrètes, dit-il. Dans une guerre, lorsque des belligérants utilisent une application pour guider leurs frappes d’artillerie comme en Ukraine, ce simple outil technique peut, entre les mains de ceux qui le contrôlent ou le détournent, influencer le déroulement du conflit et se retourner contre ses utilisateurs.».
Pour lui, la cyberdéfense représente un domaine particulier, où l’ennemi est difficilement identifiable, brouillant les frontières traditionnelles de la violence.
Théorie des jeux
Entré à l’ENS en 2021, après une classe préparatoire littéraire, Jean-Marc a trouvé dans les enseignements du CIENS une façon de combiner les aspects stratégiques, économiques et philosophiques qu’il affectionne. « Ces enseignements, intellectuellement riches, mettent en lumière les leviers dont disposent les acteurs dans des contextes de négociation et de conflit, dit-il. Ils offrent une compréhension profonde des outils nécessaires pour atteindre des objectifs stratégiques».
« Approcher par la théorie des jeux la dissuasion nucléaire est ainsi très stimulant, articulant un outil économique et un problème géopolitique », ajoute-t-il, faisant référence à cette discipline basée sur des concepts mathématiques qui propose d’étudier les situations (« jeux ») où des individus (« joueurs ») prennent des décisions visant à maximiser leurs gains et minimiser leurs pertes.
Les cours qu’il suit au CIENS, animés à la fois par des universitaires et des praticiens, lui apportent une double perspective pratique et théorique. « L’alternance entre des intervenants ayant une expérience de terrain, et ceux issus du monde académique, une combinaison assez unique à l’ENS, me permet de développer ce que j’appellerais une “boîte à outils” stratégique ainsi qu’une réflexivité sur le long terme. J’apprécie également l’approche d’une recherche académique orientée vers l’action publique », explique-t-il.
Carrière diplomatique
Armé de son expertise dans le cyber, il prévoit de terminer sa scolarité en 2026, avec l’objectif de passer les concours pour intégrer l’Institut National du Service Public (INSP) ou le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE).
Jean-Marc insiste sur l’importance pour les étudiants de recevoir des conseils précis concernant les débouchés dans l’administration publique. Il exprime le besoin de mieux comprendre les codes et les fonctionnements internes propres à chaque institution, afin de mieux se préparer aux concours et aux carrières dans ces secteurs.
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